L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) dans le numéro de février de sa revue ‘Abeilles et Fleurs’ nous dresse un compte rendu de la première réunion du comité Saddier du 7 janvier 2009. Je vous invite à lire l’éditorial d’Henri Clément en page 3 et surtout la rubrique ‘Actualité syndicale’ et pages 8 et 9, dont je cite de larges extraits dans le texte qui suit.

C’est assez édifiant…

 

 

Varroa sur larve d’abeille – source www.ceillac.com

Je n’ai pas eu la chance de participer à cette réunion, le député Martial Saddier n’ayant pas jugé utile de convoquer les représentants de notre modeste association. En revanche, indépendamment du comité, j’ai eu l’honneur d’être reçu par Martial Saddier et nous avons eu une discussion de bonne qualité.

La lecture du rapport intitulé “Pour une filière apicole durable” et la rencontre avec son auteur m’ont laissé penser qu’un nouvel esprit animait les discussions concernant l’avenir de l’apiculture et de nos abeilles. Esprit emprunt d’écoute, de conciliation, de cohérence et de pragmatisme, autrement dit, il me semblait que les travaux avançaient dans une atmosphère constructive et propice à l’innovation dont notre filière à tant besoin.

 

La lecture d”Abeilles et Fleurs’ m’a ramené les pieds sur terre. Toutefois, pour vraiment savoir ce qui s’est passé, il conviendrait de mettre en perspective les commentaires d’autres participants mais revenons à notre petite étude de texte.

Première partie : Introduction des acteurs et du sujet.

On liste les parties prenantes, elles sont nombreuses. La seule observation de l’ordre d’apparition sur scène en dit probablement plus long qu’il n’y paraît, passons. Ensuite on donne l’ordre du jour ou plutôt les objectifs que se fixe le comité.

Seconde partie : Pugilat.

“Les représentants apicoles de la FNOSAD, de l’UNAF et la Confédération paysanne dénoncent la présence de l’UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes), des coopératives agricoles et de certaines associations dépourvues de représentativité qui n’ont pas à intervenir dans les orientations qui définiront l’avenir de la filière apicole.”

Je dois dire que j’aime beaucoup le qualificatif de ‘dépourvues de représentativité’ attribué à certaines associations. Etant donné l’enjeu de société que représente l’abeille et les pollinisateurs, les représentants apicoles, quand bien même représenteraient-ils tous les apiculteurs, ne représenteraient finalement qu’une faible part des gens concernés. Ensuite, dans une commission comme celle-ci, toutes les bonnes idées qu’elles viennent de Pierre, Paul ou Jacques et peut-être même d’Henri sont bonnes à prendre.

Troisième partie : On temporise mais la discussion reste musclée.

“Après discussion, l’UIPP, les coopératives agricoles et les multiplicateurs de semence sont écartés des groupes de travail.”

Enfin arrive le message fort du texte

“L’UNAF, la FNOSSAD et la Confédération Paysanne seront très vigilants afin que la direction de l’Institut Technique soit constituée majoritairement des représentants apicoles de la filière. Le choix de l’élaboration du programme d’activité comme le financement doivent être réellement indépendant. Il n’est pas envisageable que les firmes ou le monde agricole détiennent le pouvoir au sein de cet organisme.”

“L’élaboration de l’interprofession ne sera envisageable que lorsque ces garanties seront apportées et aucun apiculteur quelle que soit la taille de son cheptel, écarté.”

Avec ça on peut dormir tranquille, la maison est bien gardée…

Relisons juste ce dernier message. En bref, la recommandation voire l’exigence de l’UNAF c’est : “On prend les mêmes et on recommence”. C’est pas très orienté (bio)diversité comme discours…

Messieurs de l’UNAF, Vous n’avez pas le monopole de l’Abeille.

Quelle est la capacité d’innovation de ces vieux barons de l’apiculture? L’avenir nous le dira.

J’ose croire que Martial Saddier a su imposer davantage de discipline et de professionnalisme dans la tenue de cette réunion que ce qui transparaît à la lecture d’Abeilles et Fleurs. Je lui souhaite courage et détermination pour mener à bien son projet ambitieux.