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Les malheurs de la vaine pâture apicole

Les apiculteurs des Vosges viennent de faire une bien triste découverte, nous l’apprenons dans le journal Le Monde.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/03/en-alsace-une-colonie-d-abeilles-produit-un-mysterieux-miel-bleu_1769281_3244.html

En résumé, leurs abeilles ont trouvé des résidus sucrés issus de l’industrie agro-alimentaire. Le langage des abeilles par les danses étant d’une redoutable efficacité, une fois la source identifiée, elles ont foncé comme un seul homme sur ce butin facile. Par chance ces résidus étant colorés, ils ont pu être identifiés.

Les abeilles ne butinent pas que sur les fleurs. Elles peuvent récolter le jus des fruits dont les téguments le permettent ou bien au terme d’une étrange collaboration. Par exemple, j’ai vu mes abeilles sucer le jus de cerises bien mures après que ces dernières aient été percées par des guêpes dont les mandibules sont plus puissantes. Même constat sur les raisins. Autre exemple couramment exploité, les abeilles produisent des miels de sapin à base des miellats (http://fr.wikipedia.org/wiki/Miellat) excrétés par des pucerons. Ces miels sont très recherchés malgré cette origine peu ragoutante. Le monde des insectes n’est pas sans surprises. 

Cette mésaventure désastreuse illustre une des difficultés majeures de l’apiculture qui par nature vit de la vaine pâture. Les abeilles butinent où bon leur semble et sur des zones étendues hors du contrôle des apiculteurs. Il est du devoir moral de tout un chacun de ne pas les exposer à des conditions potentiellement dangereuses.

Ouessant – une initiative individuelle devient une mine d’opportunités scientifiques

001-DSC_0242 (640x428)Ouessant est une petite île située à une vingtaine de kilomètres au large de la pointe Saint Matthieu qui est elle-même l’extrémité Ouest de la rade de Brest. Bout du monde occidental, balayé par les vents et grains de cette fameuse pluie bretonne, l’ile est couverte de prairies et d’un épais maquis d’ajoncs et de bruyères.

En 1978, Georges Hellequin introduit des abeilles noires bretonnes pour y produire du miel comme de nombreux amateurs. En 1984, lorsque le varroa envahit la France, les apiculteurs locaux multiplient les colonies afin de conserver une certaine biodiversité au sein du rucher ouessantin. Depuis les abeilles ont été sélectionnées pour ne conserver que celles correspondant à l’écotype de l’abeille noire bretonne et, ce faisant la barrière constituée par l’océan a préservé ce petit monde des ravages du varroa et de la cohorte de virus qui souvent l’accompagnent.

Rapidement les apiculteurs ont compris la nécessité de préserver ce sanctuaire sanitaire, ainsi aucun matériel apicole ayant été en contact avec des colonies du continent n’est importé sur l’île.

En 1989, l’Association Conservatoire de l’Abeille Noire Bretonne est constituée. Aujourd’hui, l’aventure continue dans ce qui est devenu un microcosme idéal pour les abeilles.

002-DSC_0244 (640x428)J’ai eu la chance de passer deux jours sur l’île et d’être accueilli dans les locaux du Conservatoire. C’est une expérience formidable pour tout apiculteur et plus généralement pour toute personne sensible à l’écologie et la préservation de l’environnement.

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A cette saison, les ajoncs et bruyères sont en fleurs. La bruyères cendrées (Erica) fait place à la callune et, si le soleil le permet, les abeilles y butinent allègrement.

Si en vous promenant sur Ouessant vous avez croisé un olibrius vêtu de blanc (tenue de rigueur pour visiter les ruchers du conservatoire), à quatre pattes voire rampant dans les ajoncs, appareil photo à la main, ce n’était autre que votre serviteur et voici quelques une des images glanées.

 

Une flore sauvage qui se développe dans des conditions climatiques difficiles.

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Lorsque le soleil est au rendez-vous, les abeilles et autres insectes pollinisateurs s’en donnent à cœur joie.

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Je n’ai eu droit qu’à quelques heures pour réaliser mes prises de vues, ce fut toutefois suffisant pour observer quatre espèces d’abeilles sauvages en plus des abeilles noires du Conservatoire. Les pollinisateurs sauvages semblent plus présents dans cet espace préservé qu’ils ne sont sur le continent. Cette impression personnelle mériterait d’être plus rigoureusement observée et quantifiée.

 

L’objectif de notre voyage était de prélever des abeilles à tous les stades de développement de l’œuf à l’ouvrière, des mâles et des reines pour les utiliser comme référence d’une étude d’anatomie pathologique de l’INRA de Nantes.

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Mission accomplie.

Ouessant est véritablement un sanctuaire apicole voire environnemental. Cette pépite est le fruit du travail patient de quelques passionnés. Il aura fallu à ces visionnaires, une dose de hasard, probablement un peu d’opportunisme et surtout beaucoup d’application et de constance pour aboutir à ce chef d’œuvre qu’il serait probablement impossible de reproduire aujourd’hui. Leurs efforts méritent reconnaissance, encouragement et soutien de tous ceux qui se sentent concernés par la cause des abeilles et pollinisateurs.

 

Un grand merci à l’Association Conservatoire de l’Abeille Noire Bretonne et à Jean-Luc Hascoet qui nous a fait découvrir ce monde exceptionnel à bien des égards.

 

 

Toutes ces photos et bien d’autres sont rassemblées dans la galerie photo ci-dessous.

 

Le réchauffement et la relation entre plantes et pollinisateurs

Le Monde publie un article sur la réponse des plantes au réchauffement climatique. On pourrait croire que les écosystèmes vont muer progressivement grâce à la diversité ambiante et au brassage des espèces qui vont migrer selon les évolutions locales. Le problème risque d’être plus complexe et l’article évoque de possible problèmes de synchronisation entre certaines plantes et leurs pollinisateurs. 

Documentaire sur le frelon asiatique

France 3 a diffusé un documentaire sur le Frelon asiatique (Vespa velutina). Un beau travail de synthèse qui peut aider à faire le point sur cette espèce invasive dont le premier, et peut-être seul réel défaut, est d’être un puissant prédateur de l’abeille domestique.

http://aquitaine.france3.fr/documentaires/index.php?page=article&numsite=6371&id_article=17951&id_rubrique=6380

Certes il nous faudra apprendre à vivre avec le Frelon asiatique, et nous savons que la cohabitation n’a rien d’agréable pour les apiculteurs.

Dans la pratique, le piégeage à proximité des ruches, l’élimination physique des prédateurs au rucher et la destruction des nids actifs restent les seuls actions qui soient à la fois efficaces pour protéger les abeilles et respectueuses de l’environnement et de sa biodiversité.

Attention, le piégeage non spécifique et à des périodes inadaptées sont potentiellement favorable au développement de cette espèce invasive.

Abeilles et OGM : faut-il choisir ?

Le gouvernement vient de renouveler l’interdiction de mise en culture de maïs transgénique MON 810. Dans l’état actuel de nos connaissances, c’est une bonne nouvelle.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/16/la-france-interdit-la-culture-du-mais-mon810-de-monsanto_1671178_3244.html

Il n’y a pas de raison de refuser un progrès technologique pour autant qu’il s’agisse effectivement de progrès. La remise en question de cette interdiction qui ne saurait tarder, il nous semble utile de rappeler quels sont les points qui devront alors être traités.

Préambule : attention à la désinformation

L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF), syndicat apicole engagé de longue date dans la lutte contre la culture d’OGM, est au cœur de nombreuses actions anti-OGM. Ces derniers temps une pétition à circulé (www.ogm-abeille.org). Son thème est : « Abeille ou OGM, il faut choisir », et le slogan phare est "Nous avons plus besoin des abeilles que des OGM!". Bien que de nombreux syndicats et associations apicoles y participent, Bee my Friend refuse de cautionner ces actions. Notre position mérite probablement quelques explications.

L’UNAF prétend sensibiliser le public à la cause des abeilles, ne confondons pas sensibilisation et désinformation. Je prends pour illustration de cette pratique le dernier éditorial d’Abeille et Fleurs, dans lequel Olivier Belval, président de l’UNAF, se félicite de constater que : « Pour 81% de nos concitoyens, les pesticides sont la cause majeure de la mortalité des abeilles ». L’UNAF oublie de dire que pour plus de la moitié des apiculteurs, la première cause de problèmes dans les ruchers est Varroa destructor, le fameux acarien parasite des abeilles. Qui doit-on croire, une opinion manipulée et entretenue dans l’ignorance ou les spécialistes concernés ? L’utilisation de pesticides pose de nombreux problèmes, les aborder ainsi est nuisible à la démocratie et à la cause des abeilles.

"Nous avons plus besoin des abeilles que des OGM!". Ce slogan est parfaitement acceptable et ce d’autant plus que les OGM ont montré les dangers qu’ils font porter sur la flore et l’environnement sans pour autant apporter des améliorations substantielles de rendement à l’hectare ou de rentabilité de la culture.

Faut-il choisir entre abeille et OGM ? Il n’y a pas de raison de considérer abeille et OGM comme incompatibles. Et si tel était le cas, il n’y aurait évidemment pas de place pour les OGM car l’abeille et les pollinisateurs sont partout. Utiliser l’abeille comme alibi de la lutte anti-OGM est une vaste supercherie et un mauvais calcul. A ma connaissance, aucune étude ne montre une incompatibilité biologique entre abeille et culture OGM. C’est la règlementation actuelle qui rend abeilles et OGM incompatibles. Un miel a été jugé impropre à la consommation car il contenait du pollen de maïs OGM et que le dit maïs n’avait pas été autorisé pour la consommation humaine. La raison n’a rien de biologique, rien de scientifique. Et les lois et règlementations sont faits pour se faire et défaire en fonction de progrès de la connaissance.

 

Il existe de nombreuses raisons de refuser collectivement la mise en culture d’OGM sur le territoire national sous la forme qui nous est proposée. La plupart de ces raisons ne concernent pas particulièrement les abeilles et donc notre association n’a pas de raison de prendre position dans ce débat trop radical pour être honnête. Essayons de clarifier.

Propriété et responsabilité

Peut-on breveter le vivant comme le font les firmes développant des OGM ? A mon sens, non. Malheureusement, ceci n’est plus qu’un combat d’arrière garde, le coup est parti. Toutefois, si les firmes revendiquent une propriété des gènes, ne devraient-elles pas se voir attribuer une responsabilité sur leur dissémination ? Or tel n’est pas le cas. Par exemple : lorsque une moutarde sauvage a acquis par croisement avec un colza OGM, un gène propriété de Monsanto, lui conférant une résistance à un herbicide commercialisé par Monsanto, Monsanto ne devrait-il pas dépolluer la nature et éliminer cette moutarde devenue OGM hors de tout contrôle ? Lorsque une autre moutarde sauvage a acquis un second gène de résistance commercialisé par Bayer, Bayer ne devrait-il pas dépolluer la nature et éliminer cette moutarde devenue OGM hors de tout contrôle ? Enfin, quand une moutarde a acquis les deux gènes de résistance, qui est propriétaire et qui doit dépolluer ? Il ne s’agit malheureusement pas d’un cas théorique, de telles plantes ont été observées et les éliminer est extrêmement compliqué. Le producteurs d’OGM ne se précipitent pas.

La présence d’OGM est-elle acceptable

La culture d’OGM implique que collectivement nous en acceptions la présence dans notre environnement et jusque dans notre assiette. En effet, une partie des pollens seront OGM et leur dissémination, qu’elle se fasse par le vent, les insectes ou tout autre moyen, amènera des plantes initialement non OGM à le devenir après fécondation. C’est d’autant plus grave que les barrières interspécifiques entre plantes ne sont pas aussi strictes que chez les animaux.

A mon sens les OGM résistants aux herbicides ne sont que des moyens de vendre et épandre davantage de ces herbicides, c’est un non-sens écologique et pour l’instant l’Europe a résister à leur introduction. Plus sérieux les OGM de type BT comme le MON 810 de Monsanto mérite une étude plus approfondie. Cette plante a acquis la capacité de secréter la toxine insecticide naturellement produite par Bacillus thurigensis. Rien ne nous dit que la toxine est exactement la même et ni qu’elle est synthétisée et conditionnée sous sa forme naturelle, mais osons supposer qu’il en est ainsi. Certes, cette technologie est séduisante car elle permet de ne pas épandre d’insecticide. En revanche, le problème de la dissémination incontrôlable des pollens reste identique aux vus ci-dessus. Les quantités de substance insecticide secrétées sont loin d’être maitrisées. Enfin, que sait-on des éventuelles toxicités des exsudats de ces plantes et de leur attractivité pour les insectes non cibles. Un second article du Monde nous donne quelques idées sur la complexité scientifique et les querelles de clochers engendrées : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/03/19/la-coccinelle-victime-collaterale-du-mon810_1672055_3244.html.

Abeilles et OGM

Les OGM sont-ils toxiques pour les abeilles ? Nous n’en savons rien ou pas grand-chose. Voici une question qui exige une réponse au cas par cas.

Le point de règlementation qui nous semble important est la notion de droit de produire et consommer avec ou sans OGM. Tout d’abord, la mise en culture d’OGM prive tout apiculteur alentour de son droit de produire sans OGM. On retrouvera du pollen et des nectars OGM dans les miels.

Plus grave à mon sens, un agriculteur faisant le choix de cultiver sans OGM verra sa culture pollinisée par des abeilles qui lui apporteront du pollen OGM. Ainsi l’apiculteur prive l’agriculteur de son droit de cultiver sans OGM. L’abeille est alors le vecteur de la pollution génique, elle cause un tord à cet agriculteur traditionnel. Nous sommes heureux de voir cette notion enfin évoquée par la fameuse pétition, nous l’avons signalée depuis plusieurs années.

Il est essentiel que cette action vectrice de pollen qu’ils soit OGM ou non, soit reconnue comme ne pouvant en aucun cas être considérée responsable d’un tord causé. Ce tord a son origine dans la culture OGM et l’abeille ne saurait être tenue pour responsable. Le vecteur, l’abeille, est un partenaire intrinsèque et essentiel de toute culture, l’autorisation de mise en culture des OGM ne peut se faire qu’en connaissance de cause et doit d’emblée dédouaner l’abeille.

Et si on peut écarter les abeilles domestiques des champs OGM comme l’a demandé un juge allemand, on ne peut pas en faire autant des abeilles sauvages et autres insectes pollinisateurs. On peut oser espérer que les magistrats qui auront à étudier le dossier mesureront l’absurdité d’une telle position si la culture d’OGM doit se développer.

 

Les abeilles peuvent très probablement cohabiter avec des cultures OGM. La technologie n’a a priori pas de raison d’être remise en cause, l’innocuité des cultures proposées aujourd’hui est cependant questionnable.

Autoriser la mise en culture d’OGM

  • c’est accepter que le patrimoine génétique ambiant partagé par les cultivateurs sera mâtiné de gènes OGM dans des proportions imprévisibles, c’est accepter que ce qui pourrait passer pour une pollution génique n’en est pas une ;
  • c’est accepter que les abeilles récolteront des pollens et nectar OGM et qu’il sera impossible de les en empêcher, ni de contrôler les quantités contenues dans les miels ;
  • c’est accepter que les abeilles polliniseront indifféremment des plantes OGM et non OGM, et qu’il ne saurait être question de tenir les apiculteurs pour responsables de la dissémination incontrôlée de pollens transgéniques.

Tant que nous ne serons pas prêts à assumer collectivement ces risques, alors il sera préférable de prolonger l’interdiction des cultures OGM sur notre territoire.

Bonnes nouvelles d’Angleterre

Un article du Guardian (désolé pour ceux qui ne lisent pas l’anglais) relate le résultat d’une expérience de réinsertion en Angleterre, dans le Kent plus exactement, d’une variété de bourdon qui était disparue.

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Ces bourdons ont été implanté au XIXème siècle en Nouvelle Zélande pour polliniser les cultures locales, ils ont survécu la-bas mais ont disparu du Kent. L’expérience a consister à préparer les conditions d’une réintroduction en recréant des zones d’habitat et de nourriture (haies, buisson, flore), puis à transporter quelques spécimen.

La réintroduction de cette variété de bourdon est un succès à plusieurs égards. Tout d’abord l’espèce cible semble se maintenir sur son ancien territoire, le but recherché est atteint. Ensuite, on a pu constater que d’autres espèces de bourdons qui n’étaient plus présentes sont réapparues. Une preuve de plus de l’impact des pratiques culturales sur la biodiversité des insectes et des plantes qu’ils pollinisent.

A comme Abeille

www.universcience.tv est la webTV scientifique hebdomadaire de universcience, le nouvel établissement qui regroupe la Cité des sciences et de l’industrie et le Palais de la découverte.

Universcience.tv propose un abécédaire de la biodiversité. L’abeille occupe la première place avec ‘A comme abeille‘. Présenter l’abeille et la biodiversité en moins de deux minutes est un challenge, et quelques raccourcis saisissants sont opérés.

Au-delà de l’abécédaire, on trouve un second film d’animation de quelques minutes qui traite des abeilles : ‘l’étrange silence des abeilles‘.

L’abeille en tête des sujets qui concernent la biodiversité, c’est une place bien méritée.

Bravo pour ce choix et bonne chance à cette nouvelle initiative.

Invitation à participer à SPIPOLL

Le programme SPIPOLL est initié par le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) et l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE).

Programme participatif de collecte d’informations entomologiques, cette expérience participe au mouvement général qui permet aux volontaires de contribuer à une meilleure connaissance de notre environnement. Inutile d’être un expert en photographie, entomologie ou écologie, il vous est seulement demandé d’observer votre jardin ou votre environnement et de noter et photographier ce que vous voyez.

 

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Zygène sur un scabieuse

 

L’association Bee my Friend invite tous ses membres et sympathisants à participer à cette superbe expérience. Renseignez-vous sur www.spipoll.org et suivez le menu ‘PARTICIPER’. C’est facile et très utile pour la connaissance des insectes pollinisateurs et leur environnement. Leur protection en dépend.

Le site de SPIPOLL vous permet d’identifier en quelques clicks les fleurs et insectes que vous observez. Il suffit d’un peu de patience et d’attention et il est possible de découvrir des merveilles en s’amusant.

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Abeille sur tournesol

 

Ouvrez les yeux, observez et participez à SPIPOLL.

Mécénat Pullman-Oniris : exemple à suivre

Lundi 19 avril 2010, Denys Sappey, directeur général des hôtels Pullman en France a remis à Monique L’Hostis, professeur d’éco-pathologie à Oniris, un chèque de 100 000 euros, symbole de l’action de mécénat qui lie ces deux grandes maisons. Ce geste exprime l’engagement de Pullman qui axe sa politique de développement durable sur la protection de l’abeille. Bee my Friend a accompagné ce projet depuis sa genèse jusqu’à ce jour.

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De gauche à droite : Denys Sappey (Accor – DG Pullman France),
Monique L’Hostis (Oniris – Professeur d’éco-pathologie),
Barbara de Manincor (Pullman – Chef de projet Pullman is Bee Friendly),
Sophie Flak (Accor – directeur transformation, innovation, technologies et développement durable) et Etienne Rosenstiehl (Bee my Friend)

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Après une présentation de l’engagement de Pullman pour l’abeille faite par Denys Sappey, Etienne Rosenstiehl a présenté l’action de Bee my Friend, et enfin, Monique L’Hostis nous a présenté ses travaux dont nous attendons tous, avec impatience, les résultats déjà prometteurs. Rendez-vous est pris pour septembre prochain.

Cette réunion s’est poursuivie par un cocktail autour du miel dont les saveurs variées ne sauraient être décrites en quelques lignes.

Texte du discours prononcé par Etienne Rosenstiehl, président de Bee my Friend.

Vous avez déjà entendu beaucoup de chose sur les abeilles, trop peut-être… Aujourd’hui, vous allez assister à un phénomène nouveau, quasi révolutionnaire : une entreprise hôtelière devient mécène d’un laboratoire de recherche apicole, laboratoire dont on est certain que les résultats ne feront pas avancer d’un pouce l’art de l’hôtellerie. Et pourtant, cette action de mécénat est pleine de sens.

Ca fait maintenant dix ans que je m’intéresse de près aux abeilles, dix ans que j’observe ce monde auquel finalement, je connais si peu, dix ans de fascination pour le mystère de la ruche.

Que sait-on de l’abeille ?

De l’abeille, on connait le miel, on connait également la cire, le pollen, la propolis, la gelée royale. On connait parfois les nuances entre les miels d’acacia, de châtaignier, de tilleul…

De l’abeille, on sait maintenant qu’elle pollinise 80% des espèces végétales, ce qui représente un tiers de notre alimentation. On sait que l’abeille est indispensable à l’homme et que sans abeilles la biodiversité ne serait qu’un vague souvenir.

On sait que les abeilles disparaissent partout dans le monde. On sait qu’aux US la situation est dramatique. On sait qu’en France un apiculteur consacrait autrefois 10% de son temps au renouvellement de ses colonies et qu’aujourd’hui c’est 30% de son temps qu’il lui faut pour maintenir son cheptel en état. On sait que la production de miel par ruche baisse.

A part ça, pour ce qui de la disparition des abeilles, on sait qu’on ne sait pas. Pas plus dans les laboratoires que dans les ruchers, on ne sait pas.

Le problème de l’abeille aujourd’hui c’est l’ignorance. L’ignorance n’est jamais suffisamment combattue, je me risquerais même jusqu’à dire qu’elle est parfois entretenue. L’ignorance sur les pertes de colonies est générale, tout le monde essaie, tout le monde observe, tout le monde ignore la cause de ces pertes.

C’est de ce constat qu’est né Bee my Friend. Pour lutter contre l’ignorance, nous avons décidé d’agir pour donner une chance au savoir, d’agir pour soutenir la recherche apicole, d’agir pour encourager chercheurs et apiculteurs à collaborer afin que l’abeille continue à nourrir le monde. Cette action doit être menée selon deux principes de politique générale :

– « les pollueurs sont les payeurs » : soit, à ce compte, l’abeille contributeur essentiel à la biodiversité mérite un impôt négatif, une subvention, ou plus en rapport avec nos moyens, un effort collectif et civique en sa faveur.

– « financement autonome des universités » : quelle entreprise aujourd’hui va financer la recherche apicole ? Combien d’entreprises apicoles ont plus de 10 salariés ? Les doigts des deux mains suffisent à les compter.

Alors, nous prenons notre bâton de pèlerin et nous allons rencontrer tous les possibles donateurs. Chez Pullman, nous avons reçu un accueil de grands professionnels.

Aujourd’hui, Denys Sappey va remettre à Monique L’Hostis le chèque symbole de ce mécénat établi entre ONIRIS et les hôtels Pullman ; voici l’exemple type d’opérations auxquelles Bee my Friend entend contribuer.

Pourquoi Pullman, Denys saurait mieux le dire que moi. Nous sommes partis d’une idée de Barbara de Manincor qui avait visité www.beemyfriend.org et nous en avons fait un projet. Nous, c’est Barbara, c’est Bee my Friend, c’est surtout tous les membres du personnel des hôtels qui lui ont emboité le pas pour faire de la cause des abeilles un des axes majeurs de la politique de développement durable de la marque Pullman. Aujourd’hui les abeilles sont partout dans les hôtels, comme elles sont partout dans nos jardins, comme elles sont partout dans notre alimentation : discrètes, efficaces, indispensables. Merci à tous.

Ce geste de Pullman est tout à fait remarquable. C’est une première en France. Deux entreprises ont fait des choses comparables : d’une part, Häagen-Dazs aux Etats-Unis : Häagen-Dazs a besoin de miel dans la fabrication de se glaces et a contribué pareillement au financement de recherches apicoles, et d’autre part, les SCOP anglaises avec leur Plan Bee : les SCOP sont un réseau de distribution de produits alimentaires dont le miel, ils ont mené une action assez exemplaire. Donc Pullman-Oniris, une première en France, une première grâce à une entreprise qui a décidé de donner une place de premier rang à l’abeille. Bravo.

Pourquoi Oniris et son programme « Abeille Sentinelle » ? Parce que pour savoir, il faut sortir des laboratoires, quitter son habit de sachant et aller humblement observer, observer tout. C’est ce que fait Monique L’Hostis dans le cadre de ce programme. C’est un programme très important pour la connaissance de l’abeille, un programme auquel de nombreux laboratoires français collaborent. Grâce à ce travail de fourmi, bientôt nous en sauront davantage. Je crois savoir que Monique L’Hostis nous donnera rendez-vous pour la présentation de ses résultats au mois de septembre prochain.

Bee my Friend ne travaille pas qu’avec Pullman et Oniris. Nous venons de passer une convention avec le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), convention selon laquelle nous finançons un programme de mise au point d’un appât spécifique pour Vespa Velutina, ce frelon asiatique
importé par mégarde en 2004 qui aujourd’hui a déjà envahi un tiers de la France. Nous avons parmi nous des représentants du Muséum qui sauront vous en dire davantage. Autre programme, autre financement : c’est auprès de personnes physiques que nous avons réuni les sommes nécessaires au lancement de cette étude.

Avec Bee my Friend, tout le monde peut faire un geste pour les abeilles. Tout le monde peut aider à vaincre l’ignorance. Et pour commencer, mangez du miel !

Journée scientifique apicole 2010

J’ai eu la chance de participer à la journée scientifique apicole organisée conjointement par Oniris (Ecole vétérinaire de Nantes – Monique L’Hostis) et la FNOSAD (Jean-Marie Barbancon). La variété et la qualité des travaux présentés sont encourageantes tant pour les organisateurs que pour la profession apicole qui peut espérer que des progrès soient faits dans la connaissance des abeilles et de leurs pathologies.

N’étant ni chercheur, ni vétérinaire, je me permets, à des fins d’information, de commenter les publications sous un œil d’observateur externe. J’invite toute personne qui souhaiterait en savoir davantage à se tourner vers les organisateurs ou vers www.apivet.eu qui seront d’un bien meilleur secours scientifique.

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