Category Archives: Environnement apicole

Frelon asitique : c’est le moment de répérer les nids

Le frelon asiatique (Vespa Velutina) n’est apparemment pas une véritable nuisance pour l’homme en revanche il est une menace de plus pour nos abeilles. Le Museum National D’histoire Naturel (MNHN) en suit l’extension sur le territoire français à partir de ses premières identifications en 2004 / 2005.

Vous trouverez une fiche descriptives et de nombreux liens sur le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN). Ce site vous invite à signaler toute observation de ces insectes sur le territoire français, territoire dont la plus grande partie est maintenant potentiellement envahie. Vous pouvez à cet effet remplir une fiche de signalement que vous pouvez télécharger sur le site de l’INPN. (Si vous rencontrez des difficultés à visualiser les graphiques et cartes de l’INPN, il se peut qu’utiliser Mozilla Firefox comme navigateur Internet résolve le problème – Mozilla Firefox est téléchargeable gratuitement).

Au cours de l’hiver, avec la chute des feuilles les nids sont facilement visibles. Ils sont d’autant plus faciles à observer qu’ils sont alors vides, seules les femelles solitaires hibernent. Elles fonderont chacune une nouvelle colonie et un nid l’année prochaine. La cartographie des nids est déjà une information précieuse, merci aux volontaires qui y participent.

Scenario catastrophe – pollinisation manuelle en Chine

La très sérieuse revue National Geographic publie via Dailymotion un documentaire sur l’impact de la disparition des abeilles et insectes pollinisateurs dans certaines campagnes chinoises.

Cette vidéo nous fait toucher du doigt la débauche d’efforts et d’ingéniosité nécessaire au remplacement du service public offert par les abeilles. Ceci n’est fait que sur les cultures productives, ici des poires. On imagine le déficit de pollinisation sur toutes les autres espèces végétales environnantes et les conséquences sur la flore sauvage.

Le lecteur désireux d’en savoir davantage sur  les observations faites par les universitaires chinois pourra se rendre sur le site de la FAO (Food and Agricultural Organisation – Nations Unies) qui donne accès à un article complet sur le sujet.

Pour lire l’article, cliquez sur le titre – Hand pollination of pears and its implications for biodiversity

Il semble que l’utilisation de pesticides notamment insecticides pour la culture des poires ne soit pas sans lien avec l’absence d’abeille. Une fois de plus la gestion des équilibres écologiques ne peut pas s’accorder avec les méthodes trop radicales.

Si quelqu’un imagine une seconde que ce scénario de survie est la preuve qu’on peut se passer de l’abeille alors je l’invite à mesurer les véritables conséquences de son cynisme.

Gardons à l’esprit que la Chine n’est probablement pas le seul pays touché par ce désastre.

Pour ceux qui souhaitent contempler d’autres vidéos sur le monde des abeilles, le National Geographic (suivre ‘Bugs’ puis ‘Bees and Wasps’) offre quelques reportages superbes.

PS : les esprits attentifs auront remarqué sur Dailymotion les libertés prises par le cameraman qui filme une fleur jaune qui n’est manifestement pas une fleur de poirier. Habituellement, le National Geographic ne se permet pas ce type d’approximation.

Un hotel – une ruche : Pullman is Bee Friendly

Nous sommes heureux d’annoncer qu’à l’occasion de la Journée de la Terre, le 22 avril, les hôtels Pullman de France deviennent ‘Bee Friendly’.

En effet, les hôtels français de cette prestigieuse chaîne ont chacun parrainé une ruche et se sont engagés dans un travail de fond afin que ce geste symbolique se traduise en actions dans la vie des hôtels. Fruit d’une étroite collaboration entre les équipes 1102de Pullman France et de Bee my Friend, cette opération se déroule selon les grandes lignes des actions que nous recommandons.

Manger du Miel : la première façon de découvrir,  d’honorer et d’aider les abeilles est bien de manger du miel. Dès leur arrivée à l’hôtel, les clients Pullman se voient proposer des bonbons au miel accompagnés de quelques explications sur  l’opération “Pullman is Bee Friendly”. Plus tard, selon leur imagination et créativité, les bars et restaurants proposent des cocktails, des plats et des desserts au miel. Enfin, le matin, le petit déjeuner est agrémenté d’une dégustation de trois miels : un miel d’acacia, clair au goût très fin, un miel de printemps, frais et acidulé, un miel toutes fleurs des prairies du Morvan, voluptueux tant dans sa consistance que sa saveur.

Parrainer une ruche : tout commence0792 par cet acte symbolique fort ; chaque hôtel parraine une ruche qui participe à la pollinisation des espèces végétales des forêts, talus, vergers et   prairies du nord du Morvan. Préserver les abeilles est essentiel pour le maintient de la biodiversité dans notre environnement, Pullman y contribue. La visite des ruches parrainées a été une occasion passionnante d’aller à la rencontre des abeilles et de découvrir la réalité de l’élevage apicole. Les parrains ont pu participer à la visite de printemps : durant les premières chaleurs de l’année, l’apiculteur inspecte chaque ruche, cadre par cadre afin de constater l’état de la colonie à la sortie de l’hiver et d’identifier le potentiel de production.

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0822 Soutenir la recherche apicole : c’est la prochaine étape. Les sommes collectées dans le cadre de cette opération seront essentiellement consacrées à soutenir les programmes de recherche des laboratoires avec lesquels nous établissons un  partenariat (INRA, MNHN, Ecole Vétérinaire de Nantes etc.). Notre objectif à court terme est de parrainer une thèse sur l’abeille et les transformations récentes de son biotope.

“Pullman is Bee Friendly”, une opération intégrée, complète, délicieuse et savoureuse, bref élégante.

Puisse cette opération amener tous ses participants à prendre conscience que la fragilisation des abeilles est un grave problème de société, que le miel est un trésor à portée de main dont la consommation est déjà un premier geste en faveur de la cause environnementale, et enfin, qu’ avec Bee my Friend, il est facile de contribuer à une action de fonds pour la cause des abeilles et insectes pollinisateurs.

Ensuite, à chacun d’aller rencontrer les apiculteurs producteurs sur les marchés ou dans leurs mielleries pour ainsi découvrir les crus locaux et les préoccupations des apiculteurs de terrain. Enfin pour préserver ces trésors, à chacun d’intégrer l’abeille et les insectes pollinisateurs dans l’ensemble de ses préoccupations environnementales.

Nous comptons sur tous nos partenaires pour nous soutenir dans cette belle aventure humaine qu’est Bee my Friend, nous vous invitons à adhérer à Bee my Friend, à devenir ‘Bee Friendly’.

Enfin, nous tenons à remercier les hôtels Pullman pour la confiance qu’ils nous témoignent. Merci à Barbara de Manincor (Pulman Paris Bercy) pour ses talents de création et d’organisation. Un grand merci à tous les membres du personnel des hôtels qui participent à cette opération, s’ils réussissent à faire partager leur enthousiasme à leurs hôtes et clients, alors les abeilles auront fait un grand pas.

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La goutte d’eau

Merci à Michel, un de nos fidèles lecteurs, qui attirent notre attention sur un article publié par Univers-Nature et qui lui même fait référence à des travaux de recherches menés par des italiens. Malheureusement les liens et références n’étant pas indiqués, nous sommes au bout d’une longue chaîne de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.

En l’occurrence, l’ours serait à nouveau ces fameux néonicotinoïdes utilisés dans l’enrobage des semences. Il semblerait qu’une goutte d’eau produite par guttation ou transpiration, par un plan de maïs issue d’une graine enrobée, contienne 10 000 fois la dose létale pour l’abeille. Or l’abeille a couramment recours à cette source d’eau que les plantes produisent. Il semble même que l’abeille meurt rapidement alors que la toxicité jusqu’alors mentionnée était essentiellement une attaque des centres nerveux qui amenait l’abeille à se perdre et ainsi ne pas rejoindre la ruche dont la colonie finit par s’effondrer.

Les ordres de grandeurs sont choquants, tellement grands qu’il est difficile d’imaginer que les chercheurs qui ont mis au point de tels produits aient ignoré ce type de risque.

Si cette exposition aux produits phytosanitaires était l’explication d’un des facteurs clés de la disparition des abeilles, alors non seulement  les produits seraient mis en cause mais surtout les processus de test et d’homologation. Rappelons que ce n’est pas aux victimes de dénoncer les agresseurs mais aux agresseurs d’assumer leurs responsabilités civiles. Et que leur ignorance réelle ou simulée ne saurait les disculper des torts causés.

L’AFSSA, le MON810 et le Pr Le Maho.

Si vous lisez le Figaro d’aujourd’hui vous aurez le plaisir de lire une nouvelle parfaitement rassurante sur l’absence d’effets toxiques du MON810 sur l’homme et les animaux. C’est tout juste si on rappelle que ce maïs aurait un effet sur les parasites du maïs qu’il est sensé combattre.

Cet article, assez bien documenté et rédigé, se base sur un rapport de l’AFSSA (également disponible sur le site du Figaro) qui remet en cause les conclusions d’un autre rapport, celui du Pr Le Maho dont la publication avait amené à appliquer le principe de précaution et suspendre l’autorisation du MON810.

Il n’est pas question ici de vous imposer, ni la lecture du rapport de l’AFSSA (votre serviteur ne saurait vous faire subir les sévices qu’il s’impose) ni celle du rapport du Pr Le Maho mais seulement de poser quelques remarques et questions.

On ne cesse de nous parler de rapport d’experts scientifiques indépendants. Si maintenant deux rapports scientifiques arrivent à des conclusions différentes, que faut-il faire? Ecouter le dernier qui a parlé? Leur demander de se mettre d’accord? Ou conclure que le sujet n’est pas clair et appliquer le fameux principe de précaution? Je penche pour le principe de précaution jusqu’à ce que les scientifiques se mettent d’accord pour produire une synthèse. Lorsque deux ignorants préfèrent s’affronter plutôt que de faire progresser le savoir, il y a de vraies raisons de prendre des précautions à l’égard des deux.

Mais au fait, la toxine BT produite par le MON810, c’est pas un insecticide? Les insecticides s’ils ne sont pas dangereux pour l’homme, ni pour les mammifères et autres oiseaux, c’est très bien, mais s’est-on posé la question de la toxicité sur les abeilles? Et bien à ma grande surprise -je suis naïf, je le sais- le terme d’abeille n’apparaît pas dans ce rapport.

Il ne m’en faut pas davantage pour invoquer le principe de précaution.

Inutile de revenir sur les problèmes d’éthique que posent le mode de culture des OGMs, ils sont nombreux. Inutile également de revenir sur le modèle économique d’un oligopole des semences. Ces problèmes de société sont presque secondaires devant la carence de savoir et d’information.

En attendant, la réaction du Pr Le Maho…

Un geste fort en faveur des abeilles

Avril - Cadre de miel 9

Parmi les réactions que suscite la cause des abeilles, il est en une qui a retenu notre attention. Elle nous vient d’Angleterre, pays touché comme la France et toute l’Europe par l’affaiblissement des colonies.

Si les anglais ne sont pas des grands consommateurs de miel, ni même de gros producteurs, c’est un pays dans lequel les causes nationales peuvent provoquer des réactions civiques exemplaires; aussi la pratique du don y est considérablement plus développée qu’en France.

Selon le Telegraph, la chaîne de distribution Co-operative s’investit dans la lutte pour la préservation des abeilles et lance un Plan Bee. Ceci se traduit par plusieurs actions immédiates :

– le bannissement de ses rayons de tout produit végétal traité par des pesticides toxiques pour les abeilles (une première liste de huit ‘neo-nicotinoides’ a été établie);

– un don de £150,000 en faveur de la recherche apicole;

– la distribution de graines de plantes mellifères; et enfin

– l’encouragement des apiculteurs à disposer des ruches sur les terres qu’elle cultive.

A bien des égards, cette approche pragmatique et cohérente mérite d’être saluée.

Le bannissement des produits traités par des pesticides reconnus toxiques pour les abeilles est une manière franche et risquée d’inciter les producteurs, même non bio, à prendre des précautions. Avant de vraiment se féliciter de cette démarche, il conviendra de s’assurer que les produits incriminés ont des effets toxiques avérés et que cette liste saura évoluer en fonction de l’avancement des connaissances et de l’évolution des pratiques culturales. Pour l’instant, ces produits sont bannis tant que leur innocuité n’a pas été clairement prouvée, la charge de la preuve est renversée. 

Le don d’une entreprise pour la recherche apicole est un geste que notre association encourage vivement. De la part d’une entreprise qui commercialise des produits agricoles dépendants des abeilles pour leur pollinisation, c’est un juste retour des choses. C’est d’une parfaite logique avec la notion de financement autonome des université et laboratoire de recherche. C’est par de nombreux gestes comme celui-ci que nous saurons un jour quelles sont les causes du déclin des abeilles et comment inverser la tendance.

La distribution de graines de plantes mellifères et l’ouverture des terres cultivées aux apiculteurs sont des actions qui font la cohérence de l’approche d’une entreprise qui met en oeuvre tout ce qui dans son quotidien peut favoriser la cause qu’elle épouse.

Bravo!

Abeilles et biodiversité

2008-05-17 - Orchis courant 2On entend beaucoup parler de la biodiversité mais le concept reste relativement imprécis et les définitions se font rares. Alors comme Monsieur Jourdain faisons un peu de prose et voyons s’il en sort quelques lumières. Et puis la biodiversité, à quoi cela peut-il servir?

Lorsqu’on apprend la disparition d’une variété locale voire l’extinction complète d’une espèce, on ressent un certain malaise. On a l’intuition qu’une richesse (même modeste) de notre monde ne sera pas transmise à nos enfants. En tant que conservateurs du musée du vivant, nous avons fait défaut et une œuvre ne sera plus visible.

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