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Un hotel – une ruche : Pullman is Bee Friendly

Nous sommes heureux d’annoncer qu’à l’occasion de la Journée de la Terre, le 22 avril, les hôtels Pullman de France deviennent ‘Bee Friendly’.

En effet, les hôtels français de cette prestigieuse chaîne ont chacun parrainé une ruche et se sont engagés dans un travail de fond afin que ce geste symbolique se traduise en actions dans la vie des hôtels. Fruit d’une étroite collaboration entre les équipes 1102de Pullman France et de Bee my Friend, cette opération se déroule selon les grandes lignes des actions que nous recommandons.

Manger du Miel : la première façon de découvrir,  d’honorer et d’aider les abeilles est bien de manger du miel. Dès leur arrivée à l’hôtel, les clients Pullman se voient proposer des bonbons au miel accompagnés de quelques explications sur  l’opération “Pullman is Bee Friendly”. Plus tard, selon leur imagination et créativité, les bars et restaurants proposent des cocktails, des plats et des desserts au miel. Enfin, le matin, le petit déjeuner est agrémenté d’une dégustation de trois miels : un miel d’acacia, clair au goût très fin, un miel de printemps, frais et acidulé, un miel toutes fleurs des prairies du Morvan, voluptueux tant dans sa consistance que sa saveur.

Parrainer une ruche : tout commence0792 par cet acte symbolique fort ; chaque hôtel parraine une ruche qui participe à la pollinisation des espèces végétales des forêts, talus, vergers et   prairies du nord du Morvan. Préserver les abeilles est essentiel pour le maintient de la biodiversité dans notre environnement, Pullman y contribue. La visite des ruches parrainées a été une occasion passionnante d’aller à la rencontre des abeilles et de découvrir la réalité de l’élevage apicole. Les parrains ont pu participer à la visite de printemps : durant les premières chaleurs de l’année, l’apiculteur inspecte chaque ruche, cadre par cadre afin de constater l’état de la colonie à la sortie de l’hiver et d’identifier le potentiel de production.

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0822 Soutenir la recherche apicole : c’est la prochaine étape. Les sommes collectées dans le cadre de cette opération seront essentiellement consacrées à soutenir les programmes de recherche des laboratoires avec lesquels nous établissons un  partenariat (INRA, MNHN, Ecole Vétérinaire de Nantes etc.). Notre objectif à court terme est de parrainer une thèse sur l’abeille et les transformations récentes de son biotope.

“Pullman is Bee Friendly”, une opération intégrée, complète, délicieuse et savoureuse, bref élégante.

Puisse cette opération amener tous ses participants à prendre conscience que la fragilisation des abeilles est un grave problème de société, que le miel est un trésor à portée de main dont la consommation est déjà un premier geste en faveur de la cause environnementale, et enfin, qu’ avec Bee my Friend, il est facile de contribuer à une action de fonds pour la cause des abeilles et insectes pollinisateurs.

Ensuite, à chacun d’aller rencontrer les apiculteurs producteurs sur les marchés ou dans leurs mielleries pour ainsi découvrir les crus locaux et les préoccupations des apiculteurs de terrain. Enfin pour préserver ces trésors, à chacun d’intégrer l’abeille et les insectes pollinisateurs dans l’ensemble de ses préoccupations environnementales.

Nous comptons sur tous nos partenaires pour nous soutenir dans cette belle aventure humaine qu’est Bee my Friend, nous vous invitons à adhérer à Bee my Friend, à devenir ‘Bee Friendly’.

Enfin, nous tenons à remercier les hôtels Pullman pour la confiance qu’ils nous témoignent. Merci à Barbara de Manincor (Pulman Paris Bercy) pour ses talents de création et d’organisation. Un grand merci à tous les membres du personnel des hôtels qui participent à cette opération, s’ils réussissent à faire partager leur enthousiasme à leurs hôtes et clients, alors les abeilles auront fait un grand pas.

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Les OGM sont de retour

La Commission Européenne doit renouveler l’autorisation du MON810 après dix ans de ‘bons et loyaux services’.

Il semblerait qu’en l’absence d’éléments nouveaux, le renouvellement de cette autorisation passe comme une lettre à la Poste et, de fait, donne à la Commission la capacité d’imposer sa conclusion à la France.

L’innocuité pour les abeilles reste à ce jour le résultat d’une démonstration incantatoire de la part des promoteurs de ce maïs.

Et pour tout dire, il me semble qu’il existe un élément nouveau de taille qui concerne les abeilles. Si la forte toxicité des gouttes transpirées par les plants de maïs dont les graines ont été enrobées semble maintenant établie, alors il est fort possible que les gouttes produites par ces plans OGM soient également toxiques. Le fait fondamentalement nouveau provient de l’intoxication par l’eau alors qu’on s’est toujours concentré sur la potentielle toxicité des pollens et nectars. A ma connaissance, rien n’a été fait pour apporter une réponse claire à cette question que toute personne responsable devrait se poser.

Curieusement, vous lirez dans la dernière publicité de Monsanto parue dans The Economist que cette firme souhaite tirer le maximum de la moindre goutte d’eau. Paradoxe quand celle-ci devient un poison pour nos abeilles. Provocation ou coïncidence ?

Enfin, il existe un second point déjà évoqué dans ces colonnes et auquel aucune réponse n’a été apportée. L’apiculteur ne saurait en aucun cas être tenu responsable de la dissémination de pollen OGM par ses abeilles. La confusion juridique générale qui règne exige que soit reconnue la pré-existence de l’apiculture et que, OGM ou non, nos abeilles gardent le droit de polliniser qui leur plaira.

Le droit de cultiver sans OGM est un leurre qui pourrait être utilisé contre les apiculteurs puisque votre grain de maïs peut être issu pour moitié du plant sur lequel il pousse et pour moitié du pollen qui l’aura fécondé. Ce droit n’existe donc plus dès lors qu’un voisin cultive un OGM et qu’un apiculteur brasse les pollens des uns et des autres par l’intermédiaire de ses abeilles. Si ‘pollution génique il y a, qui en est responsable, le cultivateur d’OGM qui ne demande pas à disséminer son pollen chez autrui ou l’apiculteur donc les abeilles sont le vecteur de cette pollution.

Ces deux points, l’un technique et l’autre juridique, ne demandent pas de gros efforts pour être résolus. Il paraît essentiel de les traiter afin que le débat gagne en rationalité voire raison.

La goutte d’eau

Merci à Michel, un de nos fidèles lecteurs, qui attirent notre attention sur un article publié par Univers-Nature et qui lui même fait référence à des travaux de recherches menés par des italiens. Malheureusement les liens et références n’étant pas indiqués, nous sommes au bout d’une longue chaîne de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’ours.

En l’occurrence, l’ours serait à nouveau ces fameux néonicotinoïdes utilisés dans l’enrobage des semences. Il semblerait qu’une goutte d’eau produite par guttation ou transpiration, par un plan de maïs issue d’une graine enrobée, contienne 10 000 fois la dose létale pour l’abeille. Or l’abeille a couramment recours à cette source d’eau que les plantes produisent. Il semble même que l’abeille meurt rapidement alors que la toxicité jusqu’alors mentionnée était essentiellement une attaque des centres nerveux qui amenait l’abeille à se perdre et ainsi ne pas rejoindre la ruche dont la colonie finit par s’effondrer.

Les ordres de grandeurs sont choquants, tellement grands qu’il est difficile d’imaginer que les chercheurs qui ont mis au point de tels produits aient ignoré ce type de risque.

Si cette exposition aux produits phytosanitaires était l’explication d’un des facteurs clés de la disparition des abeilles, alors non seulement  les produits seraient mis en cause mais surtout les processus de test et d’homologation. Rappelons que ce n’est pas aux victimes de dénoncer les agresseurs mais aux agresseurs d’assumer leurs responsabilités civiles. Et que leur ignorance réelle ou simulée ne saurait les disculper des torts causés.

Honey fueled – les vacances d’un amateur de miel

Cet été, pendant que nos abeilles s’affairaient aux champs, mes pérégrinations à travers la France m’ont donné l’occasion d’observer le marché du miel dans notre vaste pays. Au lieu de produire des statistiques dont chacun pourrait questionner la pertinence, je vous livre mes observations avec toute leur subjectivité et surtout mes recommandations pour vous régaler.

En France, on trouve du miel un peu partout – à condition de ne pas passer ses vacances en Beauce ou derrière une usine de produits phytosanitaires. En revanche, dans ce pays qui importe entre un tiers et la moitié de sa consommation, il est nécessaire de fouiner un peu pour trouver des produits de qualité. Les miels achetés chez le producteur sont le reflet du terroir qui les a sécrétés et comportent toujours une petite touche liée à la personnalité de l’apiculteur. Les spécialistes y reconnaîtront la flore locale, les amateurs plus intuitifs y trouvent une facette de plus dans leur perception d’un paysage, d’une région.

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Le comité Saddier et l’UNAF

L’Union Nationale de l’Apiculture Française (UNAF) dans le numéro de février de sa revue ‘Abeilles et Fleurs’ nous dresse un compte rendu de la première réunion du comité Saddier du 7 janvier 2009. Je vous invite à lire l’éditorial d’Henri Clément en page 3 et surtout la rubrique ‘Actualité syndicale’ et pages 8 et 9, dont je cite de larges extraits dans le texte qui suit.

C’est assez édifiant…

 

 

Varroa sur larve d’abeille – source www.ceillac.com

Je n’ai pas eu la chance de participer à cette réunion, le député Martial Saddier n’ayant pas jugé utile de convoquer les représentants de notre modeste association. En revanche, indépendamment du comité, j’ai eu l’honneur d’être reçu par Martial Saddier et nous avons eu une discussion de bonne qualité.

La lecture du rapport intitulé “Pour une filière apicole durable” et la rencontre avec son auteur m’ont laissé penser qu’un nouvel esprit animait les discussions concernant l’avenir de l’apiculture et de nos abeilles. Esprit emprunt d’écoute, de conciliation, de cohérence et de pragmatisme, autrement dit, il me semblait que les travaux avançaient dans une atmosphère constructive et propice à l’innovation dont notre filière à tant besoin.

 

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L’AFSSA et le MON810 – suite

La réponse du gouvernement n’a pas tardé. Et elle nous arrive par le Monde. Il semblerait que le ministère de l’écologie reconnaisse les compétences sanitaires de l’AFSSA mais se réserve toutefois le droit d’invoquer la précaution environnementale.

Au passage on remarquera la constance du ministère qui après la passation de témoin entre NKM et Chantal Jouanno semble poursuivre dans la direction initialement fixée.

Que les fondements environnementaux soient invoqués permet d’élever un peu le débats. En revanche, ne s’expose-t-on pas alors au jugement de Bruxelles qui n’a pas les mêmes scrupules environnementaux que notre ministre?

Nous en saurons rapidement davantage.

L’AFSSA, le MON810 et le Pr Le Maho.

Si vous lisez le Figaro d’aujourd’hui vous aurez le plaisir de lire une nouvelle parfaitement rassurante sur l’absence d’effets toxiques du MON810 sur l’homme et les animaux. C’est tout juste si on rappelle que ce maïs aurait un effet sur les parasites du maïs qu’il est sensé combattre.

Cet article, assez bien documenté et rédigé, se base sur un rapport de l’AFSSA (également disponible sur le site du Figaro) qui remet en cause les conclusions d’un autre rapport, celui du Pr Le Maho dont la publication avait amené à appliquer le principe de précaution et suspendre l’autorisation du MON810.

Il n’est pas question ici de vous imposer, ni la lecture du rapport de l’AFSSA (votre serviteur ne saurait vous faire subir les sévices qu’il s’impose) ni celle du rapport du Pr Le Maho mais seulement de poser quelques remarques et questions.

On ne cesse de nous parler de rapport d’experts scientifiques indépendants. Si maintenant deux rapports scientifiques arrivent à des conclusions différentes, que faut-il faire? Ecouter le dernier qui a parlé? Leur demander de se mettre d’accord? Ou conclure que le sujet n’est pas clair et appliquer le fameux principe de précaution? Je penche pour le principe de précaution jusqu’à ce que les scientifiques se mettent d’accord pour produire une synthèse. Lorsque deux ignorants préfèrent s’affronter plutôt que de faire progresser le savoir, il y a de vraies raisons de prendre des précautions à l’égard des deux.

Mais au fait, la toxine BT produite par le MON810, c’est pas un insecticide? Les insecticides s’ils ne sont pas dangereux pour l’homme, ni pour les mammifères et autres oiseaux, c’est très bien, mais s’est-on posé la question de la toxicité sur les abeilles? Et bien à ma grande surprise -je suis naïf, je le sais- le terme d’abeille n’apparaît pas dans ce rapport.

Il ne m’en faut pas davantage pour invoquer le principe de précaution.

Inutile de revenir sur les problèmes d’éthique que posent le mode de culture des OGMs, ils sont nombreux. Inutile également de revenir sur le modèle économique d’un oligopole des semences. Ces problèmes de société sont presque secondaires devant la carence de savoir et d’information.

En attendant, la réaction du Pr Le Maho…

Un geste fort en faveur des abeilles

Avril - Cadre de miel 9

Parmi les réactions que suscite la cause des abeilles, il est en une qui a retenu notre attention. Elle nous vient d’Angleterre, pays touché comme la France et toute l’Europe par l’affaiblissement des colonies.

Si les anglais ne sont pas des grands consommateurs de miel, ni même de gros producteurs, c’est un pays dans lequel les causes nationales peuvent provoquer des réactions civiques exemplaires; aussi la pratique du don y est considérablement plus développée qu’en France.

Selon le Telegraph, la chaîne de distribution Co-operative s’investit dans la lutte pour la préservation des abeilles et lance un Plan Bee. Ceci se traduit par plusieurs actions immédiates :

– le bannissement de ses rayons de tout produit végétal traité par des pesticides toxiques pour les abeilles (une première liste de huit ‘neo-nicotinoides’ a été établie);

– un don de £150,000 en faveur de la recherche apicole;

– la distribution de graines de plantes mellifères; et enfin

– l’encouragement des apiculteurs à disposer des ruches sur les terres qu’elle cultive.

A bien des égards, cette approche pragmatique et cohérente mérite d’être saluée.

Le bannissement des produits traités par des pesticides reconnus toxiques pour les abeilles est une manière franche et risquée d’inciter les producteurs, même non bio, à prendre des précautions. Avant de vraiment se féliciter de cette démarche, il conviendra de s’assurer que les produits incriminés ont des effets toxiques avérés et que cette liste saura évoluer en fonction de l’avancement des connaissances et de l’évolution des pratiques culturales. Pour l’instant, ces produits sont bannis tant que leur innocuité n’a pas été clairement prouvée, la charge de la preuve est renversée. 

Le don d’une entreprise pour la recherche apicole est un geste que notre association encourage vivement. De la part d’une entreprise qui commercialise des produits agricoles dépendants des abeilles pour leur pollinisation, c’est un juste retour des choses. C’est d’une parfaite logique avec la notion de financement autonome des université et laboratoire de recherche. C’est par de nombreux gestes comme celui-ci que nous saurons un jour quelles sont les causes du déclin des abeilles et comment inverser la tendance.

La distribution de graines de plantes mellifères et l’ouverture des terres cultivées aux apiculteurs sont des actions qui font la cohérence de l’approche d’une entreprise qui met en oeuvre tout ce qui dans son quotidien peut favoriser la cause qu’elle épouse.

Bravo!

Alors que l’écologie devient une obligation, NKM nous quitte

Le remaniement ministériel est une occasion délicieuse de faire un peu de politique même si ce n’est pas la vocation première de ce blog. Vous avez pu lire ici quelques articles plutôt positifs quant à l’action de Nathalie Kosciusko-Morizet au secrétariat d’Etat à l’écologie. Du peu que je comprends de la façon dont est mené ce pays, je crois que nous lui devons beaucoup ; tout d’abord pour le Grenelle de l’Environnement et ensuite pour la rationalisation de l’approche des OGM qui sont aujourd’hui interdits en France en attente d’une réintroduction rationnelle et transparente.

Merci Nathalie, espérons que vos successeurs sauront respecter l’esprit nouveau que vous avez insufflé dans la gestion de l’environnement. Et pour tout vous dire, j’ai quelques inquiétudes.

Les apiculteurs sont traditionnellement des militants écologistes et ce pour de nombreuses raisons. Par delà la véritable motivation civique (qui ne justifie pas que cette profession soit davantage concernée que d’autres agriculteurs ou éleveurs), leur dépendance forte du milieu dans lequel leurs abeilles vivent de vaine pâture les oblige à militer pour que ceux qui peuvent influencer la qualité de ce milieu le respectent. Ce militantisme civique n’est donc pas dénué d’intérêt personnel et je suis le premier à encourager mon entourage à respecter et protéger la Terre qui nous nourrit, elle est fragile.

Revenons à NKM et à ce remaniement ministériel. Le gouvernement a fait initialement de l’écologie une priorité (souvenez-vous Alain Juppé puis Jean-Louis Borloo etc) et a nommé une jeune femme brillante et compétente en la matière, NKM. Tout va bien pour le moment. Arrive le Grenelle et il faut que chacun trouve des compromis et finalement les choses progressent dans un certain pragmatisme, ça pourrait être encore mieux mais il faut garder les pieds sur terre et faire des concessions que les râleurs regretteront éternellement. Ensuite survient une crise économique majeure où notre président s’agite comme il sait si bien le faire puis procède à un remaniement ministériel affaiblissant le ministère de l’écologie qui perd une forte personnalité compétente et reconnue et ne la remplace pas.

Que faut-il comprendre? Si le message est que les difficultés engendrées par la crise ne nous permettent plus le luxe de l’écologie alors je dois dire que ce raisonnement est non seulement inadmissible pour l’apiculteur amateur que je suis, mais il est encore moins acceptable pour l’économiste qu’il m’arrive d’être.

Le raisonnement est le suivant : crise du crédit, les banques ont de plus en plus de difficulté à se refinancer, rareté des financements pour l’économie productive, et donc les gouvernements réagissent pour relancer la machine. En France on insiste pour que les banques, soutenues par l’Etat, continuent de prêter à la sphère productive. L’Etat soutient les banques, bel effort de solidarité nationale, la collectivité soutient le secteur exposé qui, s’il est maintenu à un niveau d’efficacité correcte, devrait permettre à l’économie de ne pas trop ralentir. Tout va bien, tous les gouvernements font des choses à peu près semblables et savoir si les choix français sont meilleurs ou moins bons que d’autres n’est pas notre propos.

L’Etat soutient les banques pour juguler la crise. Il le fait avec les impôts que nous payons aujourd’hui mais surtout, il le fait en s’endettant et c’est là qu’est le sujet. Que l’Etat s’endette signifie que ce sont les générations à venir qui paieront les investissements et dépenses faites aujourd’hui. Ces générations recevront en héritage, tout d’abord la dette certaine que nous contractons aujourd’hui et les actifs dans lesquels nous investissons et dont la pérennité est parfois questionnable. Comment peut-on croire que ces générations accepteront l’héritage si il ne préserve pas la Terre troisième bien inclus dans l’héritage. De la qualité des investissement fait aujourd’hui pour relancer notre activité dépend la qualité du bien Terre demain. Sera-t-elle propre et à ranger à l’actif de la succession ou sale et à ranger au passif des égoïsmes des générations finissantes bien trop représentées dans les sphères dirigeantes et gouvernantes.

Parce que le seul remède qu’on ait trouvé à la crise est le financement d’investissements par la dette publique, nous avons l’obligation morale et politique d’investir encore davantage dans une économie verte et respectueuse de l’environnement. Saurons-nous le faire sans NKM?

Un dernier mot d’adieu pour Nathalie Kosciusko-Morizet. Si l’on accepte la théorie selon laquelle, pour fonctionner, les centres de calcul et les réseaux de télécommunications (qui sont la réalité matérielle de l’économie numérique) produisent directement ou indirectement autant de gaz à effet de serre que l’aviation civile, il y a là un grand chantier d’application des compétences que nous vous connaissons. Bon courage et bonne chance.

Abeilles et OGM en Allemagne

Bien souvent les tribunaux offrent à des gens très sérieux, l’occasion de produire avec autorité et emphase des conclusions d’une stupidité ahurissante. D’une part, les parties, à vouloir gagner l’une contre l’autre, finissent bien souvent par y perdre toutes les deux, et d’autre part, à vouloir trancher en droit au moyen de lois incomplètes, le tribunal risque fort d’y perdre sa crédibilité.

Vous trouverez dans le numéro de septembre de ‘l’Abeille de France’, la revue du SNA, à la page 368, un article fort intéressant sur les déboires de Karl Heinz Bablock, apiculteur dont la production s’est trouvée accidentellement contenir du pollen d’OGM (le fameux maïs MON810), face au Tribunal Administratif d’Augsburg.

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